Du pacifique à l’Atlantique par les Andes péruviennes et l’Amazone. Un voyage naturaliste et ethnographique au Pérou et au Brésil: 1885-1886.

Editeur : La Lanterne Magique
Nombre de pages : 224
Date de parution : 2010
Langue : français
ISBN : 9782916180052
Prix :

17,90

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Description :

 

« Au pied de la montagne est le hameau du Tingo, dernier point habité au bord du río de Huancabamba qui, détourné brusquement par le Yanachaga de sa primitive direction de l'ouest à l'est, court vers le nord, dans un lit semé de roches, et dont les bords sont tellement encaissés que l'on ne peut songer à s'y frayer un chemin.

 

«Ce qui attire l'attention sur Olivier Ordinaire, en premier lieu, c'est son style aussi vivant que précis et léger, élégant sans fioritures excessives. Ensuite, c'est une certaine dose d'esprit critique et d'humour qui aiguise son regard et affine son jugement. [...] C'est finalement et surtout la préoccupation qu'il avait de solliciter la documentation existante, de s'informer aux meilleures sources contemporaines et de livrer ainsi une synthèse intéressante des connaissances de l'époque sur les lieux qu'il traversa et les gens qu'il rencontra.» France-Marie Renard-Casevitz, extrait de l'introduction de l'édition en langue espagnole de ce récit, Olivier Ordinaire, Del Pacífico al Atlántico y otros escritos, Monumenta Amazónica, CETA-IFEA, 1988.

« De ce point, jusqu'au col de Cajon-Pata, le chemin que nous suivîmes se confond avec le sentier de Huancabamba au Pozuzo, si toutefois on peut donner le nom de sentier à une ligne que barrent à chaque pas d'épais fourrés.
Deux de mes compagnons, Balta et Pedro, ouvraient la marche, armés de machetes ou sabres d'abatis et taillaient de droite et de gauche, tantôt dans le fouillis des arbrisseaux qui forment une forêt secondaire dans la grande forêt, tantôt dans le treillis des lianes qui pendaient devant nous comme une pantenne sans fin. Je notai parmi les arbustes le moho-moho on matico, aux feuilles rubescentes, à l'odeur de menthe, et le jurama dont le fruit rouge, de la grosseur d'une cerise, exhale un parfum suave et capiteux, qui plaît aux femmes; et, parmi les lianes, Balta me montra le guaco, dont le suc est le plus efficace antidote contre le venin des reptiles.
Là se trouvent les plus pittoresques ravins du monde, avec des eaux cristallines qui courent en cascatelles ou se reposent en de frais bassins, entre des bordures de tussilages et de lycopodes, sous des berceaux de fougères et de fuchsias aux fleurs rouges. Quels délicieux sous-bois quand le soleil y met la gaieté de ses rayons d'or! Mais, nous entrions dans la saison des pluies, et, durant la traversée du Yanachaga, nous ne passâmes pas un jour sans recevoir au moins un aguacero ou sac d'eau. »