L’exil brésilien en France. Histoire et imaginaire

Editeur : Harmattan
Nombre de pages : 398
Date de parution : 2008
Langue : français
ISBN : 9782296058323
Prix :

35,00

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Description :

En 1964, le coup d'État militaire au Brésil marque la fin de l'expérience réformiste de gauche et une première vague d'exils : celle des hommes politiques exclus du pouvoir. Le durcissement de l'état d'exception, l'Acte Institutionnel n° 5 en 1968, une répression accrue et en miroir l'essor des guérillas, marquent un deuxième temps de l'exil. Après le coup d'État de 1973 à Santiago, les Brésiliens réfugiés au Chili doivent trouver une nouvelle terre d'accueil : troisième vague. La décrue n'intervient qu'aux alentours de 1979 (amnistie), bien avant la restauration complète de la démocratie (en 1985).

La France est un pays d'accueil important de cet exil. En 1964, l'exil brésilien politiquement « traditionnel » (politiciens réformistes, de milieux socialement aisés, disposant de réseaux de solidarité) ne pose pas beaucoup de problèmes ; sauf qu'on est en climat de Guerre froide et qu'il ne fait pas bon être communiste étranger ; sauf que le général de Gaulle avait déjà prévu un grand voyage en Amérique latine qui ne doit pas être gêné par les exilés. Lorsque la violence politique s'accroît au Brésil et que le nombre de réfugiés augmente, brassant beaucoup plus de classes moyennes et plus d'individus mêlés à la résistance armée, les problèmes politiques, sociaux et économiques de l'« accueil » changent de nature : que faire des « terroristes » ? Comment aider les victimes de la torture et une quantité beaucoup plus importante de réfugiés démunis ? Comment maintenir les liens économiques avec le « miracle brésilien » sans cautionner une violence d'État manifeste ? Quelles sont les collaborations entre États ? Quelles mutations provoquent chez les exilés brésiliens le passage par la France ?

À partir de sources brésiliennes et françaises, cet ouvrage tente de répondre à ces questions : autant d'interrogations essentielles pour l'histoire du Brésil, qui n'a pas achevé son aggiornamento mémoriel pour ces années de dictature, mais aussi pour l'histoire de la France dont la politique et les structures d'accueil, les réseaux politiques et sociaux sont ici revisités.