Les constituants de l’Eldorado, ou : la République de Counani

Auteur :
Editeur : Plein Chant
Nombre de pages : 154
Date de parution : 1997
Langue : français
ISBN : 9782854521658
Prix :

16,00

Description :

Inédit. Tiré à 500 exemplaires. 160 pages. Une magnifique narration de l’historien Bruno Fuligni...

La république de Counani (1886-1912), ou quand la réalité dépasse la fiction

 Cette incroyable république équinoxiale située en Guyane fut fondée par l’explorateur bourguignon Jean Guigues, son ami suisse Paul Quartier et le journaliste, « géographe », Jules Gros, « secrétaire d’État pour le développement de l’économie en Guyane française », avec l’appui intellectuel de Henri Coudreau, qui voyait là une occasion, non pas de donner une réalité à ses projets d’aménagement de la région mais plutôt de manifester son dépit envers l’État français.

La République de Counani est brillamment proclamée le 23 juillet 1886 dans un déluge de nominations et honneurs, qui voient Jean Guigues devenir Président du Conseil et Paul Quartier, ministre des Travaux publics. Jules Gros est désigné Président à vie. Mais la fonction tient de la farce. Installé à Paris, il administre son État à distance, principalement depuis les terrasses des cafés de Montmartre et de la rue Drouot et de celle du café de Madrid. Jules Gros opère également dans les parages du théâtre des Variétés et aussi de temps en temps au siège de la légation counanienne, 18 rue du Louvre.

Les pères fondateurs de la jeune république parodient les symboles d’un véritable État : ils inventent un drapeau, une devise (Liberté et justice), une monnaie, créent des timbres, remettent des décorations. […]

Canular ou pas, le point fort de Jules Gros, c'est son talent de publiciste. Grâce lui le petit État devient célèbre dans toute l'Europe […] Il quitte Vanves en 1888 avec sa famille, mais son bateau reste bloqué en Guyane britannique avant d'être refoulé vers Londres. De retour en France, sans avoir été inquiété ni poursuivi pour escroquerie, Jules Gros meurt en 1891, sans avoir mis les pieds à Counani, mais amer de l’échec de ce projet auquel il avait finit par croire lui-même. Évidemment cette République fantaisiste ne sera jamais reconnue, ni par la France, ni par le Brésil.