Corps séparés

Traduction : Jacques et Teresa Thiériot
Editeur : Des Femmes
Nombre de pages : 200
Date de parution : 1993
Langue : français
ISBN : 9782721004444
Prix :

18,50

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Description :

" Les mots me devancent et me dépassent, ils me tentent et me modifient, et si je n'y prends garde, ce sera trop tard : les choses seront dites sans que je les aies dites. "
Treize contes composent ce recueil publié pour la première fois en 1964 par Clarice Lispector ; treize contes, qui disent chacun à leur façon, la difficulté d'être, la douleur de l'amour, la rencontre du mal, la nécessité d'une réconciliation avec soi, le bonheur et l'étrangeté du quotidien.

Dans ces récits courts ou longs, mais qui tous portent en eux le mystère d'un drame intérieur et cruel, Clarice Lispector renoue avec cette voix qu'on lui connaît, qui a fait d'elle l'un des plus grands écrivains brésiliens contemporains. Car la simplicité de son ton, la rigueur de son phrasé, le refus du lyrisme ou de l'épanchement ne doivent pas masquer l'ampleur de sa démarche : dire, dans une langue épurée, dépouillée, tragique, ce qui fonde les actes, les paroles, les sentiments ; atteindre ce qui est peut-être la forme la plus pure et la plus intense de l'attention : l'inquiétude.

Cette recherche du ton juste, qui est refus du mensonge intérieur, tous les personnages de Corps séparés la ressentent ; ils la vivent comme une plaie qu'on découvre en soi, qu'on portait sans le savoir jusqu'au jour où une rencontre — ce thème décisif de l'univers de Clarice Lispector — la met à nu, et empêche qu'on s'en détourne. Ce que découvrent Sofia, Ofélia, ou la narratrice de " La cinquième histoire ", c'est qu'un homme, un cancrelat ou un poussin recèlent en eux — parce que nous les avons touchés, par le regard ou la main, la pensée ou le rêve — la clef de tous les mystères.

Dire le " délicat abîme du désordre " ; constater qu'il peut y avoir en chacun de nous une " candeur qui observe le crime " ; comprendre que la limpidité peut masquer les ténèbres, et que pourtant seule compte, en dernière instance, " l'espérance déraisonnable ", tel est le propos de cette écriture fragile et dure comme un cristal.
Treize nouvelles, toutes " véridiques parce qu'aucune d'elles ne dément les autres. Une unique histoire et pourtant elles seraient mille et une, si mille et une nuits m'étaient données "...