Biographie

L’Anglais Anthony Knivet reste diffcile à cerner. Ses aventures débutent à Plymouth, à l’automne 1591, lorsqu’il embarque à bord de la flotte du corsaire Thomas Cavendish qui doit gagner le Pacifique et écumer les territoires placés sous souveraineté ibérique. Pillard au Brésil, ballotté par les flots démontés aux abords des terres magellaniques, passant du fracas des armes aux rumeurs de mutineries, il est finalement jeté, malade – ou peut-être déserteur –, sur le rivage de São Sebastião, l’une des îles qui s’égrènent le long du littoral brésilien et qui servaient alors de repaire à la flibuste et aux trafics entre colons et marins de tous bords.
Capturé par les Portugais de Rio de Janeiro, il est mis au service du gouverneur Salvador de Sá. Tour à tour esclave dans ses moulins à sucre, chasseur d’Indiens, explorateur malgré lui, il ne trouve souvent son salut que dans la fuite. Par monts, forêts et fleuves, il traque des indigènes ou cherche refuge parmi eux, négocie des esclaves ou tente de découvrir quelque Eldorado.
Après bien des années de souffrances, il accoste à Lisbonne, qui se révèle bien peu accueillante, avant de regagner l’Angleterre dans des circonstances qui demeurent mystérieuses, sans doute le 27 septembre 1601. Conduit auprès de sir Robert Cecil, secrétaire de la reine Élisabeth Ire, il est invité à raconter ses aventures, infortunées certes, mais qui font de ce forban malchanceux un témoin rare de la vie brésilienne à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle.