L’auteur, lui, qui n’en est pas à sa première couvée, puisqu’on lui doit déjà Peines de mort, histoire et techniques des exécutions capitales, ou Suicides, histoire, techniques et bizarreries de la mort volontaire, ou encore Histoire et bizarreries sociales des excréments, sans parler de Les Mouches, le pire ennemi de l’homme et de Les enfants esclaves, l’enfer quotidien de 300 millions d’enfants, tout au Cherche-Midi éditeur, s’oriente plutôt vers le cabinet de curiosités macabre, l’inventaire anecdotique et monstrueux, le répertoire badin et savant des déviances sordides et croustillantes. Ce passionnant et étonnant Cannibales, par exemple, recense à peu près tout sur la question : où ? quand ? comment ? pourquoi ? et l’art d’accomoder les restes… Avec sa proprension à dévorer tout ce qui passe près de son sujet, il vous empêchera même de vous rassurer en vous disant que, quand même, le sauvage, c’est l’autre, puisqu’il va jusqu’à assimiler à la pratique anthropophage la transfusion sanguine et la greffe d’organes. Il est vrai qu’avant lui, Manuel de Oliveira… Du sérieux au plus délirant, on y trouvera bien sûr plusieurs illustrations se rapportant aux mangeurs d’homme brésiliens, ainsi qu’un encadré sur l’anthropophagie culturelle prônée par Oswald de Andrade (268 p.).