L’étoile du matin réunit huit articles de Michael Löwy, consacrés comme le sous-titre l’indique aux rapports entre Surréalisme et marxisme. Pierre Naville, Walter Benjamin, Guy Debord, André Breton bien sûr, sont quelques-unes des personnalités sur lesquelles s’arrête l’auteur pour trouver une convergence entre les divers visages de l’utopie révolution-naire et la littérature du romantisme extrême. Le surréalisme fut, selon M. Löwy, «une tentative éminemment subversive de ré-enchantement du monde», «une protestation contre la rationalité bornée, l’esprit marchand, la logique mesquine, le réalisme plat de notre société capitaliste/industrielle». Le Brésilien ne se résigne pas, d’ailleurs, à l’enterrement du surréalisme. Il est bien vivant, a été rencontré à Madrid, Stokholm ou São Paulo, mais il doit savoir s’adapter : «Comme les cangaceiros, les bandits d’honneur des maquis brésiliens, les surréalistes sont condamnés à innover». Les textes sont accompagnés de nombreuses reproductions noir et blanc de ce que pourrait sans doute être à ses yeux, aujourd’hui, un surréalisme du dessin, du gommage, du tableau, images dues à Sergio Lima, Eugênio Castro, Carl-Michael Edenborg, Guy Girard… (éd. Syllepse, 124 p.).