« Le roman se présente d’abord comme un policier. Au début, il n’est pas question d’interviewer un groupe féminin d’heavy-métal, les Vagins dentés, et son interprète Márcia Fellation, agressive provocation de noms masquant la fragilité. Mais très vite, en apprenant que Márcia est la fille de Dulce Veiga, le narrateur-journaliste se transforme en Philip Marlowe sur les traces de cette autre chanteuse, disparue énigmatiquement il y a vingt ans à l’orée d’une carrière pourtant prometteuse. Elle était, comme son nom l’indique, la suavité même, dans la voix, le style, apparemment tout le contraire de sa fille. Tous, y compris le narrateur qui a réalisé grâce à elle son premier entretien, l’ont gardée en mémoire comme la figure emblématique d’un âge d’or. L’enquête, découvrant peu à peu des liens cachés entre les personnages, fera remonter à la surface des souvenirs troubles, enfouis, des lâchetés, une trahison aidant la répression militaire dont la réalité affleure enfin dans le vécu d’une génération sacrifiée. Affleure seulement car le réel a du mal à s’ancrer. L’emportent plutôt une impression de déréalité, un mélange de regard amusé, déprimé, de désenchantement et de fantastique. […] » M. Riaudel.