La découverte des marranes (2° éd.)
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En 1917, plus que 400 ans après la conversion forcée des juifs au Portugal (1497), et près de 100 ans après l'abolition de l’Inquisition (1821), Samuel Schwarz (1880-1953), juif polonais, fait au cour d'une mission en tant qu'ingénieur des mines dans la région nord de la Beira, une découverte sensationnelle : la communauté de marranes de Belmonte, juifs ayant vécu extérieurement comme chrétiens et maintenu leur judaïsme secrètement depuis l'époque des persécutions.
Au terme de huit ans d'études et d'observation, il publie un livre en 1925 qui fait date : Os Cristãos-Novos em Portugal no século XX, où il décrit le mode de vie, les pratiques et les rites de groupes de marranes vivant dans une trentaine de villages dans les régions de Beira et de Trás-os-Montes, au nord du Portugal. Il transcrit aussi leurs prières qui, pour la plupart, n'avaient été transmises qu'oralement. Il pose ainsi les jalons de la recherche moderne sur le marranisme.
Au-delà de l'approche ethnographique, cet ouvrage, que nous publions ici pour la première fois en français, est aussi un témoignage émouvant de la construction narrative sur le phénomène crypto-juif : pour Schwarz, juif ashkénaze acquis aux idées sionistes, la survie d'une conscience juive chez les marranes représente avant tout une preuve de la renaissance du peuple juif historique et renforce l'idéal national juif. C'est aussi la publication de ce livre en 1925 qui va attirer l'attention du monde occidental sur les marranes portugais, bien avant sa redécouverte dans les années 80 à travers le film de F. Brenner Marranes. Elle donnera le coup d'envoi d'un mouvement, l'« Œuvre du Rachat », qui aura pour but de ramener ces communautés au sein du judaïsme.
Ces découvertes des marranes et de ce mouvement insolite ne cessent depuis de susciter curiosité, polémiques et interrogations.
Par rapport à notre première édition de 2015, celle-ci a été allégée d'une partie des prières qui avait été réunie dans divers articles ultérieurs de Samuel Schwarz, et présentée en version bilingue. L’ ensemble complet d'environ cent pages reste néanmoins consultable en ligne.