En 1622, Njinga Mbandi est chargée d’une mission auprès de la colonie portugaise de Luanda par le roi du Ndongo, en Afrique centrale. Le gouverneur Correia de Sousa l’invite à s’asseoir devant lui à même le sol, comme c’est la coutume. Mais Njinga veut traiter d’égal à égal et appelle une servante qui lui servira de siège. Se répand alors sa réputation de forte tête, capable néanmoins de concessions (elle accepte d’être baptisée pendant son séjoue à Luanda). En 1624, elle prend le pouvoir au Ndongo grâce à une secte militaire nomade, les Jagas. Pendant quarante ans, la reine Njinga tient les Portugais à distance. Sans armes à feu. Par la terreur, la ruse et la diplomatie. Dernier confesseur de la reine, l’envoyé du pape Antonio Cavazzi de Montecuccolo rapporte de son séjour un document historique et ethnographique exceptionnel, publié en 1687. Il y cache mal sa fascination pour la "fine intelligence" de Njinga. L’histoire de cette figure mythique du protonationalisme africain, éditée avec soin, est le fruit de dix ans de travail sur le manuscrit original; retrouvé en Italie en 1969. Le texte est accompagné de dessins inédits du capucin, de cartes, d’une chronologie et d’une savante introduction historique.
Augusta Conchiglia