Naissance d’une identité portugaise. La vie rurale entre Tage et Guadiana de l’islam à la Reconquête (Xe-XIVe siècles)
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Le Portugal n’est pas né des cultures romaine, ni suève, ni arabo-andalouse, même s'il y plonge de profondes racines : le Portugal est « fils de la Reconquête ». Son identité s'est formée dans ce processus multiséculaire, complexe et ambigu, fait de violence et d’ouverture, que l'on appelle conventionnellement (et à tort) la «Reconquête». L'arrivée des armées d’Afonso Henriques sur le Tage, au milieu du XIIe siècle, marque pour le futur Portugal aussi bien que pour l’Occident encore andalou une rupture décisive.
Pour les conquérants venus du Nord, déjà frottés de culture andalouse (arabo-islamique) et en train d'assimiler les mozarabes de l'espace situé entre le Douro et el Tage, c'est une prise de contact avec la région la plus profondément arabisée et islamisée du futur Portugal, plus encore, c'est la prise en main d'un Além-Tejo trop vaste et trop exotique, trop rapidement conquis aussi, pour être jamais complètement colonisé ni acculturé – d’autant plus que les «résistants» mudéjares, contrairement à ceux de l’Andalousie castillane, n’en seront pas prématurément expulsés, une fois achevée la conquête. Pour les populations andalouses de la région conquise, la Reconquête signifie tout d’abord un changement de domination politique : mais c'est surtout pour elles le début d’une assimilation culturelle et d’une intégration sociale si peu conflictuelles que les traces en sont fort rares.
De ce dialogue inégal, de cette osmose imparfaite est née l’identité, si forte, si riche et si attachante de cet «autre Portugal» qu'est l'espace entre le Tage et le Guadiana.
Tous ces processus ont affecté une société médiévale fondamentalement rurale et agricole, ils sont donc étudiés ici dans le cadre des campagnes, laissant à d’autres le soin d’examiner les problèmes spécifiques et passionnants des villes. En dépit de la très longue durée des évolutions socio-culturelles, l’étude se borne à une phase chronologique centrée sur les années 1150-1350 (quoique que débordant très en amont) parce que c'est durant cette période que l’originalité du Midi portugais est la plus marquée.
Ce sont donc des « souvenirs d’enfance », ceux des campagnes méridionales portugaises, que nous tenons à raconter ici.