L’apocalypse des travailleurs
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Maria da Graça est femme de ménage, elle a l'ambition de mourir d'amour. Elle rêve toutes les nuits qu'elle essaye d'entrer au paradis pour y retrouver monsieur Ferreira, son patron, qui, bien qu'avare et ayant abusé d'elle, lui parlait de Goya, Bergman ou Mozart, des hommes capables d'impressionner Dieu en personne. Mais les portes du paradis sont encombrées de marchands de souvenirs et saint Pierre la repousse à chaque fois. Elle verse aussi tous les soirs quelques gouttes d'eau de Javel dans la soupe de son mari. Ouitéria, son amie, se prostitue mais tombe amoureuse d'un émigré ukrainien désespéré.
Comme Maria da Graça, tous les personnages de ce roman cherchent leur paradis et, pleins d'espoirs ou sans espoir, ils pensent que le bonheur vaut tous les risques, même s'il faut sauter allègrement dans l'abîme.
V. H. Mãe dessine ici avec humour un portrait caustique et tendre de notre temps, à travers des personnages attachants qui avancent sur les chemins sinueux d'une société perturbée.
Comment faire de l'or avec des clichés ? Comment faire de l'humain avec ces pantins aliénés, qui ont si bien assimilé les poncifs qu'on leur a collés sur le front? En prenant ces clichés au sérieux, répond l'écrivain portugais Valter Hugo Mãe : en les faisant grossir sous la loupe de la fiction, puis en les retournant comme un gant, avant d'en tirer des histoires d'amour, tragiques et drôles, plus vraies que nature...
Ecrit sans virgule et sans majuscule, le roman de Valter Hugo Mãe peut se lire comme un hommage au grand écrivain António Lobo Antunes qui, parmi les premiers, s'était proposé de " rompre avec la ligne droite du récit classique et l'ordre naturel des choses ". C'est sans effort aucun que le lecteur suit les démêlés de la tendre Maria et du suicidaire " Monsieur Ferreira " ; sans même y penser qu'il observe la longue marche de Quitéria et d'Andriy, tant l'écriture est à la fois fluide, entraînante, finement rythmée. L'Apocalypse des travailleurs, troisième volet d'une tétralogie, entamée en 2004 et achevée en 2010, est le premier roman traduit en français de Valter Hugo Mãe, né en 1971 en Angola. Son Apocalypse est l'une des plus réjouissantes découvertes de l'automne. (Catherine Simon - Le Monde du 19 septembre 2013)