La Moira Enchantée au Portugal. Mémoires d’un récit mythique

On raconte que jadis, lorsque les Maures, chassés par les chrétiens, furent obligés de retourner à leur lointain royaume, ils laissèrent dans les terres portugaises de belles «Moiras enchantées» pour garder leurs trésors avec l'espoir qu’un jour, quelqu'un lèvera l'enchantement. On raconte que dans les rochers et les dolmens, les grottes et les sources, dans les puits et les rivières, et même dans certaines ruines de monuments et de villages abandonnés, le matin de la Saint-Jean, la Moira apparaît et étale ses trésors sur le sol, tout en peignant ses cheveux d'or avec des peignes d'or, ou en tissant des écheveaux d'or qu'ele dévide sur un rouet d'or. On raconte qu'elles demeurent prisonnières de leur enchantement, et qu'elles ont hérités de secrets et de la magie d'anciennes divinités tutélaires et de déesses vouées à la fertilité des champs, des animaux et des hommes. On raconte que leur corps de serpent, associé aux tentatives qu'on leur connaît de s'unir avec des humains en échange de trésors et de secrets, a mené nombre de gens à suspecter chez elles une parenté avec Mélusine, la fée médiévale qui avait épousé le seigneur de Lusignan, dans la région du Poito. Ainsi la Moira Encantada aurait aussi des liens familiaux avec la «Dama do Pé de Cabra» (La dame au pied de chèvre) qui est à l’origine des «Senhores da Biscaia» et avec la «Dama Marinha», ancêtre des «Marinhos».