Frechal. Terre africaine au Brésil
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Depuis les années 1990, l’histoire de Frechal est devenue exemplaire des luttes conduites par les populations noires rurales du Brésil pour la sauvegarde de leur territoire et le respect de leurs traditions.
C’est à Frechal que la photographe belge Christine Leidgens a développé avec ses habitants, six années durant, une pratique éducative participative où la photographie est utilisée comme un outil pédagogique ‘’discret’’ au service d’une revalorisation proprement culturelle de communautés humaines en quête d’identité.
Les photographies de Christine Leidgens sont des instantanés souvent émouvants d’un quotidien afro-brésilien bien vivant à travers leurs diverses activités, notamment la pêche, la culture du manioc, la cueillette de fruits, mais aussi la danse, la musique, la vie au jour le jour.
Ayant été montrées sur place à celles et à ceux qui en ont été les sujets actifs, ces photographies sont alors doublement représentatives. D’abord pour la communauté de Frechal, car elles ont permis à celle-ci, en quelque sorte révélée à elle-même, de porter (enfin !) un regard optimiste sur un devenir respectueux de ses racines et coutumes. Et pour nous ici, en Europe, elles ont contribué à une prise de conscience non seulement de l’insupportable réalité du trafic négrier et de l’esclavage, mais aussi, paradoxalement, du rôle pionnier de cette communauté dans la protection de la nature et de l’humain.
Si l’ouvrage est d’abord unlivre de photographies, il est aussi le récit, souvent chaleureux et richement documenté, de l’aventure exemplaire conduite par une communauté pour se décoloniser vers le haut, au lieu de succomber par mimétisme à notre archétype, le Blanc, qui serait une sorte de mesure idéale de la condition humaine. Oui : les Noirs de Frechal ont décidé de ne pas être un décalque du Blanc. Ils sont Noirs et fiers de l’être.
PIERRE GILMAN
« Le Brésil, que j’ai eu la chance de connaitre un petit peu pour y avoir vécu et travaillé, se caractérise, notamment, par l’extrême diversité de sa population. A cet égard, on pense naturellement à la coexistence entre les brésiliens de souche européenne et les populations aborigènes indiennes qui les ont précédés. On ne saurait évidemment approcher la variété ethnique et culturelle du pays sans parler dès afro-brésiliens.
Aujourd’hui, ces descendants d’esclaves d’origine africaine représentent plus de la moitié de la population brésilienne, qui font de ce pays latino-américain le deuxième Etat noir de la planète, après le Nigéria. Bien que peu intégrés au développement du pays et souvent laissés en marge de la croissance, les afro-brésiliens n’en n’imprègnent pas moins la culture brésilienne d’une richesse particulière et participent d’une manière fondamentale à l’identité nationale.
Dans le cadre d’un projet de solidarité, j’ai choisi de partager, pendant six ans, la vie de la communauté de Frechal.
De mon immersion prolongée dans cette communauté est née une exposition de photographies, déjà montrée dans plusieurs pays d’Europe et au Brésil et un livre qui raconte l’histoire de Frechal par les habitants eux-mêmes.
Il me semble, en effet, que ce témoignage, sur la situation singulière de ces communautés noires, apporte un éclairage supplémentaire, en dehors des sentiers battus, sur la mosaïque ethnique et culturelle de cet immense pays. »
Christine Leidgens