Division de la joie
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Chaque jour offre au moins une heure, un moment à qui sait regarder. Étudier les jeux d’ombre et de lumière pour accéder, à travers eux, à une pensée nouvelle. Plus haute, à nu. S’en saisir et l’écrire, vite et clair. Voilà toute la tâche de Raquel Nobre Guerra, qui offre chacun de ses poèmes comme trace du combat : les mots sont ce qui subsiste de vérité après son attaque éclair portée contre les apparences du réel. La percée peut se produire n’importe où, n’importe quand, mais avec une prédilection pour le matin. Un rien suffit. Un geste, un corps, un bruit. L’envol se produit. Et la langue, elle, a intérêt à suivre le rythme. Un mot plus faible, une phrase en deçà et la poétesse peut très bien la laisser plantée là, inachevée, avortée, pour courir après sa proie : la beauté d’une révélation, ténue, entre la mort et la joie.