Agua viva (bilingue), suivi d’un entretien inédit de l’autrice

Traduction : Claudia Poncioni, Izabella Borges et Didier Lamaison
Editeur : Des Femmes
Nombre de pages : 200
Date de parution : 2024
Langue : bilingue
ISBN : 9782721013507
Prix :

20,00

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Description :

NOUVELLE ÉDITION.
Dans ce roman de 1973, Clarice Lispector cherche à « capturer le présent » et ajoute ainsi à son expérience individuelle une dimension profondément universelle. Ses méditations sur des sujets personnels mais aussi sur le monde qui l'entoure - odeurs, temps, sommeil - ont fasciné nombre d'artistes qui lui ont succédé. Ce texte unique, à la forme si particulière et non conventionnelle, se libérant du poids de l'intrigue et des portraits psychologiques de personnages, se présente comme un monologue aux multiples destinataires. Il s'agit d'une oeuvre d'art magistrale, qui réorganise le langage et joue sur les écarts entre la réalité et la fiction afin de tirer « une flèche qui se fiche au point tendre et névralgique du mot ». La présente édition est augmentée d'un entretien inédit de Clarice Lispector avec Izabella Borges, dans lequel elle aborde la création de son oeuvre et notamment « Água Viva » ainsi que de fac-similés de son manuscrit original.

« Et je veux capturer le présent qui, par sa nature même, m’est interdit […].
Mon thème est l’instant, mon thème de vie. Je cherche à lui être pareille, je me divise des milliers de fois en autant de fois que d’instants qui s’écoulent, fragmentaire que je suis et précaires les moments – je ne me m’engage qu’avec la vie qui naît avec le temps et avec lui grandit : c’est seulement dans le temps qu’il y a de l’espace pour moi. […]
La musique ne se comprend pas : elle s’entend. Entends-moi alors avec ton corps tout entier. Quand tu arriveras à me lire, tu demanderas pourquoi je ne m’en tiens pas à la peinture et à mes expositions, puisque j’écris rude et de façon désordonnée. C’est que maintenant je sens le besoin de mots – et c’est nouveau pour moi ce que j’écris parce que ma vraie parole est restée jusqu’à présent intouchée. La parole est ma quatrième dimension. […]» C. L.

’ai eu plaisir à entendre l’hymne de vie délivré par Clarice Lispector dans Agua Viva, livre de vacances qui me chante encore aux oreilles et au cœur. J’ai suivi cette aventure initiatique, expérience mystique et parcours de volupté ayant pour thème la quête du temps, quête de l’essence des choses, appelée « it », qui ne s’étrangle pas dans le concept mais coule dans la matière vivante et le corps de la chair le travail d’une pensée en train d’extraire de la sensation son rythme, sa substance et sa formulation. Agua Viva est un beau livre où l’on a laissé la langue portugaise, pulpeuse et chantante, cheminer parallèlement à la traduction française.
Madeleine Ouellette-Michalska, Le Devoir, 26 septembre 1981

Une critique de Lucia Brito (2018)