«La vie d’une communauté avant sa disparition engloutie dans les eaux d’un barrage. Le nom de la bourgade n’est pas mentionné, mais pour le barrage, il s’agit certainement de celui de Três Marias, sur le fleuve São Francisco, construit à la fin des années 1950. Le roman commence par la description de la fermeture des vannes du barrage et la lente montée des eaux dans la vallée. Elles atteignent les rues qui longent le fleuve, les premières maisons et leurs habitants dont l’auteur raconte l’histoire, les aventures, les amours, les conflits et parfois la mort. Le roman compte plus de 200 p. où chaque récit s’accroche au précédent, systématiquement, formant une longue chaine sans chapitre et sans coupure. Le récit coule comme un fleuve mais l’intérêt, loin de se ralentir, est tenu en éveil par la diversité des personnages aux personnalités multiples. Pas de héros mais des gens, des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, le peuple de l’intérieur, simple, aux réactions fortes. Personne toutefois, même pas le maire Jaime, ne semble préoccupé par la prochaine disparition de la ville, sacrifiée au progrès. Seule une atmosphère de nostalgie transpire à travers les pages de cette histoire de la fin d’une époque. [Sur un sujet similaire cf. A face do Abismo de Charles Kiefer] »  R. Pardini.