« […] Au cours de la seconde moitié des années 80, les délits commis par les jeunes marginaux se sont multipliés. En 1989, à São Paulo, il y a eu plus de 50000 actes criminels, notamment des vols, des attaques à main armée, des hold-up et des homicides. La même année, à Rio, on a compté un mort par heure, 61 cambriolages par jour, 8 vols par minute et 123 vols qutidiens de voiture. Il ne s’agit que des cas enregistrés… […] Bientôt des groupes armés de justiciers, les fameux ”escadrons de la mort” ont fait leur apparition. Souvent commandités par les commerçants locaux, ces groupes sont dirigés par des policiers ou des organisations paramilitaires tolérées par la police. Ils exécutent tous les jeunes considérés comme irrécupérables. Le profil type de la victime est un noir ou un mulâtre de 15 à 18 ans, issu des favelas ou sans domicile fixe. Les crimes des justiciers sont approuvés par un large secteur de l’opinion publique […] et ne sont pratiquement jamais sanctionnés pas la justice […]. La courageuse enquête de Dimenstein est un cri d’alarme, un avertissement, une œuvre de prévention qui appelle la réflexion sur l’avenir des cités modernes. Aucune nation ne peut se considérer à l’abri du phénomène. » R. Pardini