«[…] Lus comme un roman à clé, qui prend pour cible ici la politique hygiéniste d’Oswaldo Cruz, là le journaliste Coelho Neto (Veiga Filho dans le livre), partout le journalisme carioca et en particulier O Correio da Manhã […], les souvenirs d’Isaïas Caminha pourraient bien être en effet, à peine transposés, ceux de l’auteur lui-même; “né pauvre et mulâtre”, quittant à seize ans l’île du Gouverneur pour la rue de l’Ouvidor au centre de Rio, afin de suivre les cours de l’Ecole polytechnique, et fréquentant dès ses vingt ans les milieux de la presse. […] Ce premier roman, paru en 1909, contient en germe non seulement la suite de l’œuvre mais de la vie de l’écrivain, personnage complexe, ni ange ni démon, et tout à la fois, à la manière de ces personnages dostoïevskiens qu’il admirait tant. Un révolté empreint de conservatisme, un anarchiste déçu de la République et trois fois candidat à l’Académie. Le livre est chargé de toutes ces ambiguïtés condensant la satire sociale et le rêve éveillé, la récolte du “persécuté” et le désir de “normalité”.» M. Riaudel.